
La pollution numérique est la pollution provoquée par le secteur informatique : émissions de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques, etc. Même si la majorité de cette pollution a lieu pendant l’étape de fabrication des outils, leur utilisation a cependant un réel impact et l'accroissement de l'utilisation d'internet emmène in fine à une consommation plus régulière d'outils informatiques, toujours plus perfectionnés avec une durée de vie toujours plus faible (ordinateurs, smartphones, etc).
Certes, les magasins physiques utilisent eux aussi des ordinateurs, et les consommateurs sont déjà équipés de supports numériques pour d’autres utilisations que le e-commerce, pourtant les ventes en ligne sont une activité supplémentaire génératrice de données et il semble pertinent d’imputer au moins en partie, l’impact de la production et de la gestion de fin de vie des DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques) à l’activité d’achat en ligne.
Les achats en ligne sont donc corrélés à cette pollution numérique car ils y contribuent. D’après Frédéric Bordage, expert en impact environnemental du numérique, interviewé par Capital, les 1.5 milliards de transactions en ligne en 2019 en France ont dégagé autant d’émissions que 1347 tours du monde en voiture seulement avec l’énergie consommée par les réseaux et data centers ! «Selon nos estimations, à chaque transaction, on consulte en moyenne une quinzaine de pages Web pour chercher les informations produits, s’identifier et payer, explique M Bordage. Au total, cela représente 9.900 tonnes de gaz à effet de serre en un an.»
Le Think Thank, "The Shift project" a rédigé un rapport pour répondre à la question suivante : "Comment rendre le numérique compatible avec la trajectoire 2°C ?"
Le premier constat et que la crise sanitaire a renforcé l’importance des technologies numériques dans nos vies et services quotidiens. D’après leurs études, le numérique contribuait en 2019 à 3.5% des émissions mondiales. Ce chiffre augmente depuis de près de 6% par an ce qui est incompatible avec les objectifs de réductions d’émissions.
Ce même rapport recommande de “fixer des objectifs quantifiés et normatifs pour le numérique », de développer des outils d’évaluations précis de l’impact énergétique et carbone, ainsi que des outils de suivi afin de mesurer les effets de la gouvernance numérique et les ajuster si besoin. Ils conseillent par ailleurs de rentabiliser la vie des terminaux, matériels et équipements réseaux dans une démarche plus éco-responsable et durable.
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