Ce questionnement et l’ambivalence du sujet nous ont poussé à enquêter autour de nous et grâce au sondage en ligne, nous avons obtenu des avis variés et très enrichissants.
Ainsi, à la question ouverte « Que pensez-vous du lien entre vente en ligne et développement durable ? », quelques sujets sont particulièrement ressortis :
Une mise en avant des effets néfastes sur l’environnement (pollution, émissions de gaz à effet de serre, déchets) et sur le volet social :
Le manque de transparence sur la provenance des produits, les matériaux utilisés : « Aujourd’hui sur les sites de vente en ligne, on n’a pas d’information sur le lieu de fabrication d’un produit, des conditions de production, de son acheminement, de son indice de réparabilité/recyclage, de son bilan carbone, etc.… en l’état les consommateurs n’ont pas la possibilité d’acheter en ligne de manière éco-responsable, en tous cas dans l’immense majorité des cas. Aussi on en reste sur des critères de choix habituels : prix, services, produits, disponibilité… ».
L’impact du transport lié à la livraison et l’importation de produits lointains.
L’impact des emballages, packaging.
Augmentation des retours en magasins.
Incitation à la surconsommation .
Impacts sociaux liés aux commerçants locaux.
Conséquences sur les travailleurs aux statuts précaires (livreurs auto-entrepreneurs par exemple avec une faible protection sociale et pas de syndicalisation possible).
Pour autant, certains avantages du commerce en ligne ont aussi été mis en avant :
Prix plus faibles permettant un meilleur pouvoir d’achat.
Praticité de la dématérialisation (pour des billets de train par exemple).
Facilité d’accès aux produits, surtout pour les personnes habitant en zone rurale.
Réduction du nombre petits trajets en voiture pour aller en boutique physique.
Surface de stockage optimisée dans les entrepôts par rapport aux petites boutiques.
Mutualisation du colisage (l'action de « mettre en colis » lors de l'étape de préparation de commande) et des surfaces de vente.
Plusieurs hypothèses de solutions sont ressorties pour répondre aux problèmes mentionnés plus haut ; certains proposent un label écoresponsable de type AOC reconnu par les professionnels pour aider le consommateur à choisir un produit plus respectueux de l’environnement. Concernant le transport, les répondants proposent de développer les transports éco-responsables ou de favoriser les points relais. Côté packaging, les emballages réutilisables ont été mentionnés. L’enjeu du « local » a été abordé à de nombreuses reprises, il a été proposé de le favoriser avec des aides financières envers les produits fabriqués en France. Les conditions de renvoi ont aussi été soulignées et l’utilisation du prix pour responsabiliser les consommateurs. Une personne a proposé de taxer le commerce selon l’impact de la logistique sur l’environnement (ex : clé USB envoyée depuis Hong Kong pour gagner 50 centimes par rapport à l’achat dans un magasin français.)
On remarque 3 profils : les premiers, convaincus par les achats en ligne et qui croient en une évolution durable, puis ceux qui l’utilisent pour ses avantages financiers et pratiques mais ne sont pas confiants sur ses impacts, enfin, ceux qui sont convaincus que l’e-commerce ne peut pas être durable. En outre, certains ont des approches différentes selon les types de produits, par exemple, un des participants, se dit plus sensible à la provenance quand il s’agit de nourriture que pour des produits High-Tech.
Cependant plusieurs participants ne croient pas du tout à un commerce en ligne soutenable : « c’est la mort du commerce de proximité », « acheter virtuellement des objets réels n’a aucun sens »
En conclusion, les personnes interrogées sont globalement au courant des problématiques posées par la vente en ligne; cependant ils y ont tout de même recours fréquemment et font passer les critères de prix et de simplicité avant les critères « d’écoresponsabilité ».
D’après nous, le commerce en ligne est une prouesse technologique indéniable et facilite la vie de millions de personnes, en revanche les solutions pour le verdir ne sont que des tentatives de boucher un des multiples trous d’une passoire et nous pensons que le modèle ne peut pas être soutenable pour limiter à 2° la dérive climatique.
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